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Lumières Internationales : Portrait de Monsieur Hyacinthe de Keranrouë

18 mai 2021 Revue de presse
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Profession : Peintre Héraldiste

 

Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de Hyacinthe de Keranrouë.

 C’est un homme heureux car il a su conjuguer passion et métier. Une passion pour l’Histoire, à travers l’histoire de sa famille qui remonte au 15e siècle. Tout commence par la découverte du blason familial à 13 ans. A l’époque, il est bien le seul de la famille à s’y intéresser et il ne se doute pas qu’il va devenir un des quatre ou cinq peintres héraldistes français. Doté d’une curiosité insatiable et d’une patience à toute épreuve, deux qualités essentielles pour décrypter ces armoiries, il commence ses recherches à une époque où l’informatique n’existe pas, tout le savoir est livresque et les recherches se font en bibliothèque. Des heures passées à la Bibliothèque du Centre Pompidou à faire parler ces armoiries et à découvrir la somme d’informations que donnent ces éléments graphiques qui sont ultra codés. Aujourd’hui, Internet le met en contact avec les érudits du monde entier.

Comment devient-on peintre héraldiste ? Si la passion est là, il reste à en faire un métier.

Certains s’expriment par l’écrit, d’autres par l’image. On est homme de lettres ou peintre, il se trouve que notre homme a choisi cette relation intime à l’image et du texte qu’est l’héraldiste ou la science du blason. Après des études supérieures d’arts appliqués qui lui donnent l’amour de la belle tournure et la connaissance pratique et théorique de l’art, il entre dans un atelier de restauration de tableaux. « Pouvoir toucher la toile, retourner le tableau, c’est l’histoire de l’art qui s’incarne ! » s’exclame-t-il. Passionné par la restauration de tableaux, il ouvre son propre atelier à Paris. C’est ce qui lui donne cette minutie dans le travail, cette finesse de la touche et cette analyse savante des couleurs. Même sa myopie est un atout car sa vision de près remarquable lui permet des touches précises et des restaurations invisibles. Un œil et une main de maître qui lui permettent, aujourd’hui installé en Bretagne, de restaurer les tableaux qu’on lui confie et surtout de répondre aux commandes d’armoiries qui émanent du monde entier.

Sa passion et sa connaissance de l’héraldique vont l’emmener vers les « têtes couronnées ».  Hyacinthe de Keranrouë s’y distingue par son talent et son extrême civilité. Tous lui font confiance et certains deviennent des amis. Le Prince Albert II de Monaco, le Prince Leka d’Albanie dont il fera les armoiries à l’occasion de son mariage à Tirana en 2017. Ces évènements familiaux internationaux génèrent de nouvelles commandes. En 2018, à l’occasion du bicentenaire de la dynastie, le roi de Suède, qui a fait restaurer la maison natale de Jean-Baptiste Bernadotte à Pau devenue musée, demande à notre peintre héraldiste de réaliser les armoiries du fondateur de la dynastie suédoise ainsi que les siennes. Inutile de savoir parler français, autant de beaux souvenirs d’échanges empreints de simplicité.

Au-delà des armoiries princières, il a réalisé les armoiries d’un architecte ou d’un américain désireux d’avoir les siennes après avoir acheté un château mais aussi des arbres généalogiques , des ex-libris ou des armoires funéraires, les Obiit (du latin Obivit, « il est mort »). Pour chaque commande, il réalise une maquette à l’aide d’un collage informatique qui permet de travailler le dessin puis la peinture. Le langage héraldique est très codifié. L’aigle y est féminin et six couleurs sont autorisées : Azur (Bleu), Sinople (Vert), Sable (Noir), Gueules (Rouge), Argent (Blanc) et Or (Jaune). La liberté de l’artiste se situe dans le choix de la nuance colorée et dans le choix du dessin. Tout son art consiste à rendre vivantes ces armoires. Que chacun comprenne le message porté par ce lien intime entre le dessin et le texte. « Je crée peu, j’interprète et je valorise » précise-t-il. Sa connaissance intime de la peinture lui permet de maîtriser toutes les techniques, l’huile ou l’acrylique pour les grands formats, en fonction du temps disponible et du lieu de conservation, la gouache qui permet des couleurs intenses est réservée aux petits formats.

Et quand j’évoque avec Hyacinthe de Keranrouë les projets en cours, ses yeux brillent pour me parler de sa dernière commande, un Obiit aux armes du Général Comte Gudin, dont le nom figure sur l’Arc de triomphe. Compagnon de Napoléon, son corps retrouvé en 2019 à Smolensk va recevoir au printemps prochain les honneurs militaires aux Invalides avant d’être enterré auprès de l’Empereur en présence du Président de la République et du Président russe. L’Obiit sera ensuite exposé en permanence dans la cathédrale des Invalides. Une consécration nationale et internationale pour l’artiste !

Christine de Langle

décembre 2020

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