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Le Point : "La résistante Odile de Vasselot est morte à l’âge de 103 ans"

22 avril 2025 Revue de presse
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Engagée dans la Résistance à ses 18 ans, elle est devenue agente de liaison et convoyeuse. Après la guerre, elle a consacré sa vie à l’enseignement en Côte d'Ivoire.

Odile de Vasselot, à Paris, le 11 décembre 2021. © KHANH RENAUD POUR « LE POINT »

Elle s'était engagée contre les nazis à l'âge de 18 ans. La résistante Odile de Vasselot est morte, ce lundi 21 avril à Paris, rapporte l'Ordre de la Libération à l'Agence France-Presse (AFP). Elle avait 103 ans. L'ancienne résistante, fille d'un militaire gaulliste, née le 6 janvier 1922, s'est engagée dans la Résistance à la suite de l'appel du 18 juin 1940, qu'elle a entendu en direct depuis leur château familial du Poitou.

 

Alors que son père a été fait prisonnier au début de la guerre, elle raconte avoir su instinctivement qu'il « fallait agir ». « Ce n'était pas possible de ne rien faire avec ces grands étendards qui pendaient avec la croix gammée dessus, les affiches en allemand ou bien les affiches de Vichy… », racontait-elle en 2023 à l'AFP. La jeune bachelière a pris part le 11 novembre 1940, à la manifestation sur les Champs-Élysées, à Paris avant de devenir agente de liaison et convoyeuse.

 

« Toutes les grandes dates de la guerre restent importantes pour moi, l'appel du 18 Juin, la libération de Paris le 25 août 1944, mais celle qui est essentielle, c'est le 11 novembre 1940. Ce jour-là – j'y étais – eut lieu le rassemblement des étudiants aux Champs-Élysées, manifestation interdite par les nazis ; les chefs des établissements scolaires, je m'en souviens, avaient reçu l'ordre de ne pas laisser sortir les élèves – et nous l'avions fait quand même… », racontait-elle dans les colonnes du Point.

Enseignement en Côte d'Ivoire

Odile de Vasselot a résisté durant toute la guerre, transportant du courrier entre Paris et Toulouse pour le réseau Zéro puis guidant les aviateurs alliés à travers la France au sein du réseau Comète. Elle a eu la chance de n'être jamais arrêtée, même si elle a échappé de peu à la mort, le 4 janvier 1944, lors d'une ultime mission.

 

Après la Libération, elle rejoint comme « laïque consacrée » la communauté catholique Saint-François-Xavier, fondée par Madeleine Daniélou pour l'éducation de la jeunesse. Elle consacre alors sa vie à l'enseignement en Côte d'Ivoire, de 1959 à 1988, à Abidjan, où elle a créé et dirigé le collège-lycée Sainte-Marie.

 

Auprès du Point, elle confiait en décembre 2021 ne pas avoir peur de la mort. « Le jour viendra où je tomberai dans les bras de Dieu qui nous aime infiniment. Mais je ne suis pas pressée, je suis contente de vivre aussi, de pouvoir rencontrer les autres, discuter avec eux, c'est toujours enrichissant », déclarait-elle. La centenaire se disait alors « fascinée par le cosmos » et « les milliards de voies lactées qui nous entourent ». « Dès que l'on sort de notre petite terre, la lune, les étoiles, l'univers qui s'ouvre, c'est vertigineux. »

 

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Par Juliette Vignaud

Publié le 22 avril 2025