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L'histoire familiale de La Fontaine
LA REVUE FRANÇAISE DE GÉNÉALOGIE
L'histoire familiale de La Fontaine
Jean de la Fontaine a-t-il bien 400 ans aujourd’hui, ce 8 juillet 2021 ? Pas forcément… ! En ce que l’acte sur lequel tous les historiens et biographes s’appuient n’est que son acte de baptême, conservé aux Archives départementales de l’Aisne, dans les registres paroissiaux de la paroisse Saint-Crépin de Château-Thierry, mais qui n’indique nullement la date précise de naissance du baptisé, qui pouvait très bien être né la veille ou l’avant-veille…
Quoi qu’il en soit, cet acte donne de solides bases généalogiques, le disant fils de Me Charles DE LA FONTAINE, conseiller du roi et maître des Eaux et Forêts, et de Françoise PIDOU, avec pour parrain « honorable homme Jehan DE LA FONTAINE », son grand-père. Un homme que ce préfixe montre de condition plus modeste que son fils, lequel venait en effet d'acheter une charge de maître triennal des eaux et forêts du duché de Château-Thierry et de Châtillon-sur-Marne grâce à la fortune personnelle de son épouse, qui lui permettra également d'acquérir une belle maison de pierres à trois corps de logis entre cour et jardin, avec tour en poivrière et porche seigneurial, maison qui existe toujours sur le coteau de ville, entre la Marne et le château du roi mérovingien Thierry IV auquel la ville doit son nom.
Les branches paternelle et maternelle du fabuliste appartiennent donc à deux milieux très différents. La première, à la petite bourgeoisie en pleine ascension sociale, mais aux origines peut-être plus élevées ; la seconde à la noblesse.
La branche paternelle
Les origines des LA FONTAINE sont en effet mal connues. Le grand-père « honorable homme », qui était marchand, était le fils d’un Nicolas de LA FONTAINE (baptisé le 10 mai 1547 dans la même paroisse Saint-Crépin et décédé en 1592), dont on ignore le nom de l’épouse, mais que l’on sait contrôleur des tailles et aides, et fils du couple Pierre de LA FONTAINE, marchand drapier / Martine JOSSE, qui étaient donc les arrière-arrière-grands-parents du fabuliste. Si l’on ne peut pas remonter plus avant la généalogie familiale, tout porte à penser que cette lignée était une branche cadette d’une famille homonyme, anciennement connue dans la région, dont les ancêtres, seigneurs des Fontaines, avaient été, plusieurs générations durant, capitaines de la place de Crépy-en-Valois, avec un Pierre I° de LA FONTAINE, père d’un Jean I°, vivant en 1472 et panetier du duc d'Orléans, époux de Jeanne RÉMOND, dame de Bertinval, et père de Pierre II, vivant en 1490, époux de Jeanne de BAUDRY, père à son tour de Jean II, lui-même père d’Artus de LA FONTAINE, grand maître des cérémonies sous Henri Il et François II, ambassadeur à Constantinople et à Vienne et lieutenant-général au gouvernement d'lle-de-France, marié à Catherine de LYONS et père de François de LA FONTAINE (° 1566), marié en 1593 à Charlotte de SOYECOURT. Une famille bien établie, portant pour armes bandé de 6 pièces, 3 d'argent et 3 échiquetées d'or et de gueules.
La branche maternelle
La famille maternelle est quant à elle bien mieux connue, puisque Françoise PIDOUX, veuve d’honorable homme Louis de JOUY, lui aussi marchand, et remariée le 13 janvier 1617 avec Charles de LA FONTAINE, était née à Coulommiers le 14 octobre 1582. Ajoutons qu’elle était un très riche parti, puisqu’elle apporta à son mari 30 000 livres de dot, dont 20 000 payées comptant. Françoise PIDOUX était la fille de Jean PIDOUX, écuyer, seigneur de la Maduère et médecin du roi Henri IV, et de Françoise BOBÉE, fille d’un bailli de Coulommiers. Connu comme ayant introduit la douche en France, Jean PIDOUX était lui-même fils de François, seigneur de La Maduère et successivement médecin des rois Henri II, François II et Charles IX, et était issu d’une famille de la noblesse du Bas-Poitou, anoblie en 1551 et descendant de Gabriel Pidoux, sieur de la Fouchière, procureur fiscal de la sénéchaussée de Saont-Loup-sur-Thouet, dans les Deux-Sèvres.
L’ascendance du fabuliste est donnée pour partie sur Geneanet dans la base Pierfit avec divers compléments, notamment sur l’arbre en ligne d’Henri Jeannequin.
La descendance de La Fontaine
Pour ce qui est de sa descendance, présente aussi sur la base Pierfit, on pourra se reporter à un site proposé par Jean-Marc Bassetti, instituteur passionné, qui la décrit avec assez de précisions ainsi qu’à un article paru dans Héraldique et Généalogie, en 1993 et accessible via la bibliothèque de Geneanet.
Le poète n’eut en effet qu’un fils, Charles, père de cinq enfants : trois filles restées célibataires, un fils décédé jeune et un autre, Charles-Louis, père d’un fils Charles-Hugues (décédé en 1824 à Château-Thierry, célibataire, et avec lequel la descendance patronymique s’est éteinte), d’une fille sans descendance et d’un autre, d’une autre, mariée en 1876 avec Charles Etienne Marie MARIN de MARSON, dont trois enfants :
- une fille née à Pamiers et décédée en 1802 à Draveil (Essonne), chez sa mère ;
- un fils, Antoine Hugues Charles, né à Châlons-en Champagneen 1777, propriétaire à Vitry-sur-Seine, en 1825 et apparemment décédé sans descendance (inventaire après décès le 5 janvier 1831 à Château Thierry d’Antoine-Hugues-Charles-Marin Delafontaine de Marson) ;
- une fille, Jeanne Françoise, née (où ?) le 5 septembre 1777 et dont personne n’a pu à ce jour, retrouver le destin, seul espoir pour que La Fontaine ait aujourd’hui des descendants vivants… À bon chercheur, salut !