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Le Point : "Laurence des Cars : « La Joconde est entourée de chefs-d’œuvre que personne ne regarde »"
INTERVIEW. Quelques semaines après avoir lancé l’alerte sur le mauvais état du Louvre, sa présidente Laurence des Cars confie au « Point » ses projets, et l’avenir de l’œuvre de Léonard de Vinci.

Laurence des Cars, présidente du Louvre, devant La Joconde. © Photomontage : Khanh Renaud pour « Le Point » et Martin Argyroglo
Le célèbre tableau est cadré sur son interminable dos (a-t-il trois, ou cinq vertèbres supplémentaires ?) tandis que son regard, cou en hyperrotation, reste braqué sur nous pour l'éternité. Adventures in the Louvre. How to Fall in Love with the World's Greatest Museum, tel est le titre du livre américain auquel La Grande Odalisque d'Ingres, l'un des trésors du Louvre, sert d'appât.
L'ouvrage, parmi une montagne d'autres, repose sur le bureau de Laurence des Cars, parmi des piles de dossiers, une chouette athénienne miniature et un galet blanc gravé « Félicitations ! ». L'ancienne présidente du musée d'Orsay et de l'Orangerie a pris les rênes du Louvre en 2021. Le Graal… Et pourtant : Il y a quelques semaines, elle a obtenu encore mieux : le sauvetage de l'institution.
On a pu ironiser sur le côté théâtral de l'opération, cousue de fil blanc : la fuite dans Le Parisien, le 22 janvier, d'une « note confidentielle » de la présidente en forme de SOS lancé à la ministre de la Culture, évoquant une « multiplication d'avaries » dans le musée, et, dès le 28, Emmanuel Macron lui-même qui rapplique au chevet du musée pour présenter, devant La Joconde et la presse, le plan « Nouvelle Renaissance » (sic) du Louvre.
Parmi ses annonces, la création d'une entrée au niveau de la colonnade de Perrault pour désengorger la pyramide de verre, le déplacement de La Joconde dans un « espace particulier » sous la Cour carrée, et un vaste plan de rénovation du musée estimé à 700-800 millions d'euros sur une dizaine d'années. Bref, de futures « adventures in the Louvre » en perspective… Mais comment les financer ? Le musée va-t-il vraiment si mal ? Pourquoi exiler La Joconde ? La présidente du plus grand musée du monde répond au Point.
Le Point : En 2023, une exposition consacrée aux dessins de Claude Gillot a dû être décrochée d'urgence à cause de fuites d'eau… Deux ans après, vous parlez d'« avaries de toutes sortes ». Ça fait désordre, non, dans le plus grand musée du monde, le temple de La Joconde et de la Vénus de Milo ?
Laurence des Cars : Absolument. Un problème d'infiltration est certes une chose assez banale, mais plutôt embêtante quand c'est dans un musée… Je le maintiens : le Louvre fait face trop fréquemment à des avaries de toutes sortes. Elles touchent notamment les installations techniques du Grand Louvre, dont certaines ont presque quarante ans, mais pas seulement. Les problèmes de toiture et d'huisserie ne sont jamais de petites opérations dans un musée qui est aussi un palais et donc un bâtiment classé.
Des travaux ont déjà été conduits pour renouveler certains équipements : nous avons ainsi remplacé au cours des deux dernières années plusieurs grands escalators en fin de vie ; c'est un chantier colossal et peu aisé à mener lorsqu'on accueille autant de visiteurs au quotidien. En outre, la partie du musée qui se déploie autour de la Cour carrée n'avait pas du tout été concernée par le chantier du Grand Louvre, avec des installations techniques qui datent parfois des années 1970, voire davantage. Partout le bâtiment souffre, il faut s'en occuper.
Et la pyramide ? Vous avez parlé d'« effet de serre » à propos de cette icône de l'architecture. C'est grave, docteure ?
La pyramide est un chef-d'œuvre et une réussite absolue, c'est entendu. Mais le réchauffement climatique a pour effet des chaleurs plus extrêmes et plus longues qui la rendent assez peu confortable pour les agents qui y travaillent, comme pour nos visiteurs. Et, en hiver, il n'y fait pas chaud non plus. Nous entrons dans une ère où les épisodes pluvieux seront sans doute plus fréquents et plus violents.
Donc, oui, nous allons entamer une réflexion avec Sandi Pei, le fils de l'architecte Ieoh Ming Pei, qui a la charge de veiller sur les créations de son père, notamment au sujet du type de verre à employer désormais. À l'époque de la création de la pyramide, celui-ci avait été créé spécialement par Saint-Gobain à la demande de Pei qui voulait un verre hypertransparent. Il ne faut pas se contenter de réparer, mais anticiper les situations que nous allons connaître dans les années qui viennent.

La pyramide dessinée par Pei, entrée principale du Louvre, souffre du réchauffement climatique. Une réflexion est en cours avec le fils de l’architecte. © Bruno de Hogues/OnlyParis.net
C'est quand même étrange que ces avaries n'aient pas été anticipées. Vous-même, vous avez pris vos fonctions en 2021. Vous n'avez pas découvert la situation en arrivant, quand même ?
Ce n'était pas complètement une découverte, c'est vrai. Et, aussitôt arrivée, j'ai demandé aux équipes concernées d'établir des diagnostics précis et détaillés. Cela a pris du temps et a ensuite permis de discuter de façon documentée et concrète avec le ministère de la Culture, puisqu'il s'agit d'un constat partagé avec notre tutelle. Ce constat, le président de la République et la ministre l'ont fait complètement leur.
Mais y avait-il besoin de cette mise en scène façon « il faut sauver le soldat Louvre » ? Pour ne pas dire « la soldate Monna Lisa »… La fuite de votre « constat » dans la presse, puis le président de la République qui s'empare du dossier très solennellement ?
Il faut lui demander, il ne me revient pas de répondre à sa place. Ce qui pour moi ne fait aucun doute, c'est que mon devoir à la tête du Louvre était d'alerter et d'esquisser des solutions. Car il ne s'agit pas simplement de dire « on a des problèmes » mais de réfléchir aux solutions. Il y a un attachement très fort des Français à leur patrimoine et à la culture. Cela fait vraiment partie de notre identité.
Le Louvre est non seulement le plus grand musée du monde, mais aussi un monument historique ; et c'est un musée dans un palais, c'est toute sa singularité. Il est aussi un symbole dans le monde. Son intense fréquentation (9 millions de visiteurs par an) est bien le signe de son rayonnement international. Pour preuve aussi, l'immense réussite qu'est le Louvre Abu Dhabi. Le Louvre est un monument dans tous les sens du terme, et il requiert aujourd'hui toute notre attention et notre action si l'on ne veut pas se réveiller trop tard.
Quand le Louvre tousse, c'est la France qui s'enrhume ?
Je ne sais pas si elle s'enrhume, mais tous les Français, au moins, l'entendent tousser. Et le fait que cela les inquiète me rassure ! Quel sens cela aurait-il eu, d'ailleurs, de masquer cette réalité ? D'autant qu'il faut traiter l'usure du bâtiment mais aussi les causes de cette usure, à savoir, notamment, cette fréquentation dont il faut s'enorgueillir mais en continuant à bien accueillir les visiteurs. Il y a aussi la question de l'entrée unique par la pyramide et l'embolie autour de Monna Lisa…
Précisément, certaines voix pointent le fait que vous allez encore davantage « iconiser » ce chef-d'œuvre déjà écrasant qu'est La Joconde en l'exposant dans une salle à elle, rien qu'à elle. Au détriment des autres trésors du Louvre, dont elle sera coupée, alors même qu'elle s'inscrit, aussi, dans une histoire de l'art…
Je veux bien entendre tout cela, mais montons dix minutes dans la salle des États, où est exposé le tableau, et vous allez voir ce que cela donne… Cette salle est la plus grande du Louvre – 700 mètres carrés – et elle est pourtant saturée. La Joconde est entourée par de splendides tableaux vénitiens, de très grands chefs-d'œuvre… que personne ne regarde. Certes, les visiteurs sont dans l'attente de La Joconde, et d'elle seule, c'est ainsi, mais n'est-ce pas tout de même un peu désespérant de voir qu'ils tournent le dos aux Noces de Cana de Véronèse ?
Cela fait des années que la question est à l'ordre du jour, je n'ai fait que la reconsidérer car il est temps d'agir. Du reste, vous savez que La Joconde a été exposée en plusieurs endroits du Louvre : elle a été présentée dans la Grande Galerie ; elle a été, temporairement, exposée dans la salle Rubens pendant les travaux de la salle des États.
Rien ne fut concluant. On beau retourner le problème dans tous les sens, on arrive toujours à la même conclusion : il lui faut une salle dédiée. Cela ne sert à rien de dire : « La Joconde est un Léonard comme les autres. » Non, La Joconde n'est pas un Léonard comme les autres : c'est La Joconde !
Qu'est-ce qui lui vaut ce statut, selon vous ?
Cela s'est joué quelque part au début du XXe siècle, au moment où elle a été volée et où sa disparition a conditionné son hyperreproduction par la presse de l'époque. Son image est devenue mondiale. Mais le Louvre a beaucoup de chance de posséder cinq Léonard, et les quatre autres sont aussi admirables, à mon avis, que La Joconde. Saint Jean-Baptiste, pour ne parler que de lui, est sublime – ce personnage surgissant sur ce fond extrêmement sombre, presque noir, avec ce geste… Comme je le dis souvent, le Louvre n'a pas une mais mille icônes de l'histoire de l'art ! Il reste que La Joconde a une notoriété exceptionnelle, unique au monde, donc il est temps que le Louvre l'assume…
… et qu'il profite aussi de la manne que La Joconde peut représenter, n'est-ce pas ? Car il y aura bien un billet supplémentaire à prendre si l'on veut voir ce tableau ?
Nous proposerons un supplément pour nos visiteurs souhaitant accéder à l'espace dédié à La Joconde. Ce billet ne sera mis en place qu'à l'ouverture de ce nouvel espace. Je tiens aussi beaucoup au billet d'entrée qui permet à la fois la visite de la collection permanente et des expositions. Mais nous n'avons rien fixé encore, c'est à l'horizon 2031. Ce qui a été acté, c'est la surtarification pour les extra-Européens, qui a été décidée par la ministre, et dont la mise en place est prévue dès 2026. Elle concernera aussi d'autres établissements culturels, musées et monuments.
On parle d'une dépense par visiteur qui se chiffrerait à 30 euros, contre 22 euros aujourd'hui. C'est-à-dire peu ou prou le tarif d'entrée pour le Met, à New York.
Le montant de ce billet est encore en cours de discussion, c'est un peu tôt pour être plus précise… Mais un effort est nécessaire. Français et Européens soutiennent déjà le Louvre à travers leurs impôts. D'autre part, je ne vois pas La Joconde comme une manne ; il faut avant tout pouvoir mieux montrer ce tableau exceptionnel, et redonner, aussi du plaisir aux visiteurs.
La Joconde est une œuvre qu'il faut pouvoir contempler pour entrer, avec elle, dans le génie de Léonard, dans la complexité de sa peinture, dans sa recherche de la beauté. C'est un tableau tout à fait novateur dans l'art du portrait tel qu'il s'invente à ce moment-là dans l'histoire de la Renaissance italienne.
À travers La Joconde, Léonard apporte une voix tout à fait singulière, je pourrais dire contemporaine : la modèle n'est pas une princesse, ni même une aristocrate, c'est la femme d'un drapier, une femme de son temps. Pour comprendre La Joconde, sa modernité, son caractère unique, il faut prendre le temps de la contempler et de la relier à l'histoire de l'art. Elle le mérite. En ce sens, avec ce projet, nous redécouvrons un peu La Joconde.
Et, ce temps, vous pensez que les visiteurs vont le consacrer, grâce à ce nouveau dispositif, à contempler La Joconde plutôt qu'à prendre un selfie avec elle ?
S'ils pouvaient enfin faire les deux ! Je ne les vois pas en effet renoncer au selfie, qui est une forme d'appropriation personnelle du chef-d'œuvre, de relation à l'œuvre, et il faut l'accepter. Ce que dit le selfie, c'est : « Voilà, c'est moi avec La Joconde », et ce n'est ni négatif ni inintéressant. Chacun emporte un peu du Louvre avec lui à travers ce geste ; à nous d'offrir davantage à nos visiteurs.
Ce que nous souhaitons c'est que, loin de la cohue actuelle, nos visiteurs puissent vraiment avoir un moment de rencontre avec La Joconde et y être préparés par la présentation que nous organiserons en amont. Elle replacera le tableau dans l'histoire de la peinture. L'idée est aussi, grâce au déplacement de l'œuvre et à la résorption de l'embolie qu'elle crée dans l'actuel parcours de visite, de pouvoir mieux circuler dans le reste du Louvre.
Pourra-t-on venir au Louvre et ne prendre que le billet pour La Joconde ?
Ce serait une erreur totale que de permettre cela. Le Louvre doit donner envie de voir La Joconde, certes, mais La Joconde doit aussi donner envie de voir le Louvre.
On chiffre le budget total de ce grand projet à 700 à 800 millions, avec un engagement du ministère de la Culture à hauteur de 160 millions sur dix ans. Où allez-vous trouver l'argent pour le financer, hormis la billetterie ?
Nous ferons appel à la générosité des mécènes qui choisiront, nombreux je l'espère, de s'engager avec le Louvre. Et nous mobiliserons en partie les revenus de la licence de marque du Louvre Abu Dhabi comme cela a été annoncé.
Un fonds de 180 millions d'euros. Était-ce bien payé, d'ailleurs, pour une cession de marque ?
L'accord a été très bien négocié par Henri Loyrette. Il avait d'ailleurs, souvenez-vous, fait beaucoup de bruit à l'époque. On l'avait accusé de « vendre le Louvre », alors qu'il s'agissait de valoriser la marque Louvre, c'était tout à fait visionnaire ! Il a aussi créé un fonds de dotation permettant par capitalisation de générer des revenus réguliers à partir du montant de la licence de marque.
Ces fonds préservent aujourd'hui l'avenir de l'institution et lui garantissent une plus grande autonomie. Henri Loyrette avait anticipé que la question des finances publiques se poserait drastiquement. Pour le dire plus simplement, l'argent du Louvre Abu Dhabi est placé et rapporte des revenus auxquels nous aurons recours.
Diriger le Louvre, c'est donc non seulement s'occuper de la toiture ou de la plomberie et développer des projets sur Byzance, mais aussi aller chercher de l'argent… Cette dimension du métier vous plaît-elle ?
Elle ne me déplaît pas. Il s'agit toujours de convaincre sur des projets, de faire comprendre qu'aider le Louvre, qu'on soit français, américain, d'Asie ou du Moyen-Orient, c'est participer à une forme d'histoire commune. C'était, du reste, aussi l'idée que nous avons portée à travers le projet du Louvre Abu Dhabi. L'idée d'une certaine universalité, qu'il faut continuer à défendre malgré le repli sur soi en vigueur ces temps-ci. « Louvre » est un des rares noms français qui soit connu dans le monde entier. On y projette ce qu'on veut, mais on sent bien que c'est une marque extrêmement puissante…
… qu'il faut aussi protéger. Vous devez recevoir des sollicitations de toutes sortes. À l'époque de votre prédécesseur, l'opération avec Airbnb, vue comme « une privatisation du Louvre », avait été très critiquée. Qu'est-ce que vous ne feriez pas ?
Plein de choses ! Mais je ne veux pas brider les imaginations… La marque Louvre offre en effet une possibilité d'aller vers des champs où nous ne sommes pas attendus et de faire des rencontres saisissantes qui permettent aux gens de s'approprier le Louvre différemment. Nous avons fait un Cluedo Louvre, une association avec Barbapapa, nous travaillons avec Uniqlo, qui est un mécène très important, ou encore L'Oréal.
Il faut que cela ait du sens, nous ne voulons ni être dans la rareté, ni épuiser la marque. Notre principe est simple : le Louvre incarne une forme d'excellence accessible à tous. Les collections sont exceptionnelles, le lieu est exceptionnel, il est porteur d'un message tout à fait exceptionnel. Et, en même temps, il faut pouvoir parler au plus grand nombre, ne pas s'enfermer dans une forme d'élitisme.
Vous n'aimez pas le mot élitisme ? Antoine Vitez, jadis, avait inventé le slogan « élitaire pour tous » pour son théâtre. Ce n'était pas si mal pour qualifier une exigence qui reste démocratique…
Sans doute, mais c'est un mot que je n'aime pas pour le Louvre. J'ai l'impression d'entendre un visiteur lancer à la cantonade : « Le Louvre, c'était tellement bien quand il n'y avait personne ! » Attention, il ne s'agit pas non plus de tomber dans l'autre piège, le côté : « La Joconde, ça marche, nos deux autres superstars, La Victoire de Samothrace et la Vénus de Milo aussi, les gens ne viennent que pour cela de toute façon, alors on y va à fond, on ouvre les vannes, on ne fait plus de jauge et on exploite la machine à cash en en faisant une attraction touristique. »
La vérité, c'est quand même qu'ils viennent pour ça : 75 % des visiteurs rien que pour La Joconde… Vous parliez de mécénat : le Met a son fameux gala, qui réunit les stars du monde entier et lui assure à la fois financement et rayonnement planétaire. À quand le gala du Louvre ?
75 % de nos visiteurs souhaitent voir La Joconde, mais pas seulement. Ils viennent avant tout au Louvre ! Pour le reste, nous réfléchissons à donner un peu plus d'éclat à nos événements. Nous organisons, dans les prochains jours, notre premier dîner de gala, en écho à notre exposition, « Louvre couture », qui non seulement rencontre son public mais un nouveau public, plus jeune. Nous n'avions pas, jusque-là, de rendez-vous philanthropique de cette ampleur. L'objectif est de lever 1 million d'euros. Ce n'est pas le Met Gala, mais nous nous professionnalisons pour requalifier ce « Grand Dîner du Louvre ».
Le Louvre a-t-il pris le virage de l'intelligence artificielle, qui va certainement révolutionner non seulement la création mais peut-être l'expérience muséale ?
C'est un enjeu passionnant pour le Louvre comme pour tous les musées. Le projet « Nouvelle Renaissance » du Louvre intégrera bien évidemment la question de ces nécessaires innovations. L'IA peut en effet apporter beaucoup à la lecture et à la compréhension des œuvres des collections.

Portrait d’homme, dit L’Homme au gant (entre 1500 et 1525), de Titien (1488 ou 1490-1576). © Erich Lessing/akg-images
Au fait, quelle est votre œuvre préférée, au Louvre ?
Répondre à votre question, c'est à coup sûr me préparer à un enfer ! Une œuvre ? Mais il y a neuf départements au Louvre, et je risque de me fâcher avec les huit qui ne seraient pas cités. Et puis il y en a tellement… Je confesse toutefois un plaisir particulier à la contemplation de L'Homme au gant, de Titien. C'est un sommet de l'art du portrait, on y trouve un équilibre, une élégance suprême de la peinture, du modèle aussi, qui me subjugue. C'est juste une œuvre fascinante, et figurez-vous qu'elle est dans la salle des États, où se trouve encore aujourd'hui La Joconde…
Donc, quand elle n'y sera plus, les visiteurs du Louvre pourront enfin prêter davantage attention à L'Homme au gant ?
Je le souhaite, car il le mérite : il faut sauver L'Homme au gant !
Le Louvre en chiffres
360 000 mètres carrés, dont 72 735 mètres carrés de galeries : superficie du musée, le plus grand du monde. 36 000 œuvres exposées (sur plus de 500 000 conservées). 9 départements du Louvre. 8,7 millions de visiteurs en 2024. 22 euros : prix actuel du billet d'entrée plein tarif. 700-800 millions d'euros : estimation du plan de rénovation « Nouvelle Renaissance ».
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Par Christophe Ono-dit-Biot
Publié le 28 février 2025