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Le Télégramme : "Jane Birkin, « Lady » à l’ascendance aussi prestigieuse que scandaleuse selon Hyacinthe de Keranrouë"

19 juillet 2023 Revue de presse
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« Jane Birkin était une Lady à l’ascendance aussi prestigieuse que scandaleuse » : c’est ce qu’a découvert le généalogiste morlaisien Hyacinthe de Keranrouë, quand il s’est penché sur les armoiries familiales de l’artiste disparue ce dimanche 16 juillet 2023.

Hyacinthe de Keranrouë devant sa maquette des armoiries de Jane Birkin, qu’il va peindre à l’aquarelle : on y retrouve la croix verte, symbole de la ville de Nottigham, deux abeilles (« Bee » en anglais) et deux bouleaux, qui se disent « Birchtree », référence à la prononciation du nom Birkin.)

« J’ai appris comme tout le monde dimanche, la mort de Jane Birkin : avec Gainsbourg, c’était un couple générationnel, ça fait quelque chose de voir partir des gens qu’on a toujours connus », raconte, quelques jours après le décès de la chanteuse, Hyacinthe de Keranrouë, généalogiste et peintre héraldiste morlaisien.
« Je n’avais pas d’attrait particulier pour le couple en tant qu’artistes. C’est la mort de Gainsbourg, dont le côté provoc’ ne m’intéressait pas, qui m’a fait découvrir ses talents d’écrivain : j’ai été assommé par sa poésie, sa façon de jouer avec le double sens des mots. Jane, poursuit-il, je lui voyais le côté « bonne copine », dont la voix inspire la tendresse, comme une berceuse, toute en retenue, avec ce côté aristocratique. » C’est d’ailleurs à la mort de Gainsbourg que Hyacinthe de Keranrouë s’est rendu compte que Jane Birkin avait des armoiries, mais il avait « gardé ça pour plus tard… ».

Une noblesse aux « armes parlantes »

Dimanche, l’actualité l’a donc plongé dans les bases de données généalogiques pour creuser l’histoire de « Lady Jane » et dessiner ses armoiries, « blason que fait réaliser toute famille qui s’est fait anoblir ». Pour ce faire, Hyacinthe de Keranrouë s’est basé sur la description des armoiries de l’arrière-grand-père Birkin « de vert et d’argent, avec une croix, des abeilles et bouleaux », deux symboles dont la prononciation en anglais, l’abeille, « Bee » et le bouleau, « Birchtree » font allusion au patronyme Birkin, ce qui en fait « des armes parlantes ». L’abeille rappelle aussi l’origine industrieuse de la famille.
Le peintre héraldiste avait bien quelques pistes concernant les liens de Jane avec la noblesse d’Outre Manche, mais il n’imaginait pas combien ses recherches allaient lui livrer « un tel concentré d’histoire ! »« Je savais qu’elle avait rencontré à quatre reprises la reine Élisabeth II. La première fois elle n’avait que 5 ans, et avait offert un bouquet à la reine en visite à l’usine de dentelles familiale. Elles se sont revues deux fois, autour des films d’Agatha Christie dans lesquels Jane avait joué, puis en 2004, pour le centenaire de l’Entente cordiale ».

Son arrière-grand-père, shérif de Nottingham

En quelques clics, le généalogiste a confirmation que « les deux côtés de sa famille étaient des « baronets », titres récents de reconnaissance, équivalents à la Légion d’honneur mais héréditaire ». Du côté paternel, « c’est l’arrière-grand-père de Jane, Thomas Isaac Birkin, éminent homme d’affaires, fabricant de dentelles, directeur de la compagnie de chemin de fer Great Northern Railway et directeur de la compagnie de navigation Mercantile Steamship, qui avait été anobli en 1905 par le roi Edward VII. « L’arrière-grand-père de Jane fut aussi en 1892 le shérif de Nottingham… Successeur du méchant de Robin des Bois », s’amuse Hyacinthe de Keranrouë.

La fille de Winston Churchill pour marraine

Côté maternel, « la famille de Jane était issue du baronnet Gamble créé en 1897, et sa mère Judy Mary Gamble était une chanteuse et actrice. » Une veine artistique complétée par la marraine de Jane, « l’actrice Sarah Churchill, fille de Winston Churchill, l’homme le plus important de la Seconde guerre mondiale, mort en 1965 quand Jane avait 19 ans. »
En remontant plus en arrière, Jane Birkin descendait aussi « de Charles II d’Angleterre et de Charles Ier, d’Henriette de France, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis. Par son père, elle avait une ascendance prestigieuse de la haute noblesse britannique : Ducs de Bedford, de Gordon, baron Middleton (sans lien avec l’épouse du prince William) et baron MacDonald, aux portraits peints par les plus grands peintres anglais du 18e siècle… comme Jane fut immortalisée par les plus grands photographes de son temps. »

La bretonne Louise de Kéroual et autres scandales

« Derrière des apparences très comme il faut, glisse malicieusement Hyacinthe de Keranrouë, j’ai découvert que la grand-tante de Jane était la maîtresse du Prince de Galles de l’époque (1918 à 1929) ». Une grand-tante « à l’origine du plus grand scandale de la monarchie britannique, car c’est elle qui fit rencontrer Wallis Simpson au prince Edward, ce dernier abdiquant et renonçant à son titre de Roi d’Angleterre pour vivre avec Wallis ». Comme le fameux « Je t’aime, moi non plus » de Gainsbourg avant l’heure…
Autre aïeule célèbre de Jane : la Bretonne Louise de Keroual, née en 1649 au manoir de Keroual à Guilers, devenue maîtresse du roi Charles II d’Angleterre. Envoyée là-bas comme espionne et agent secret par Louis XIV, la Bretonne était surnommée « la putain française » par les chroniqueurs anglais du 17e s. De cette aïeule sulfureuse, la « petite baby doll » Jane avait donc du sang breton avant de faire de la pointe bretonne, où avait jeté l’ancre son père avant elle, sa terre d’adoption.
A l’époque, « un moraliste et critique libertin disait que « le ruban de soie qui serre la taille de Mademoiselle de Keroual unit la France à l’Angleterre ». En 2020, c’est la vareuse du père de Jane Birkin, officier de la Navy offerte au musée Mémoires 39-45 de Plougonvelin, qui unissait à nouveau la Bretagne des Birkin à l’Angleterre.
 
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Par Sophie Guillerm
le 20 juillet 2023
Armoiries : "D'argent, à la croix écotée alésée de sinople, cantonnée aux 1 et 4 d'une abeille, et aux 2 et 3 d'un bouleau, le tout au naturel."
Lambrequins : de sinople et d'argent.
Cimier : Un tortil de sinople et d'argent, surmonté d'un scorpion dressé au naturel.
Devise en latin : "Pace et bello paratus". qui veux dire : "Prêts dans la paix comme dans la guerre."