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Ouest France : "Apolline de Malherbe, une voix matinale très cash"

12 février 2025 Revue de presse
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Elle est la voix et le visage de la matinale de RMC et de BFMTV. À 44 ans, elle a imposé son ton sur la 3e radio privée de France, et son temps d'antenne s'étoffe sur la chaîne avec une nouvelle tranche.

Apolline de Malherbe, journaliste et animatrice sur RMC et BFM TV : "Un rythme qui demande des sacrifices". Photo : Stéphane Geufroi, Ouest France.

« Mes journées consistent à sentir les choses qui montent. Je prends des notes, jusqu'au dernier moment. » Il est 16 h 30, dans un café parisien de la Bastille. Démons­tration : Apolline de Malherbe nous montre son smartphone, fait défiler des mémos qui n'en finissent pas, des idées de sujets, d'invités ... « Il n'y a que quand je dors que je décroche. » 


Le matin, son réveil sonne vers 4 h. Direction le siège de BFMTV, dans le XVe arrondissement de Paris, où la journaliste de 44 ans prend l'antenne d'abord sur RMC, de 6 h à 8 h 30. Ensuite, le temps d'une coupure pub, « je cours dans le couloir et j'arrive au Face à face », sa grande interview avec une personnalité politique, dif­fusée sur RMC et BFMTV. 


Elle termine avec une nouvelle tran­che lancée en janvier sur la chaîne d'information en continu : Apolline de 9 à 10, talk-show d'actualité avec de chroniqueurs. « C'est un rythme qui demande des sacrifices, de la discipline, explique la matinalière. Et comme c'est un métier qui repose beaucoup sur mon énergie, je dois être dans une attention totale à l'instant ; face à une personnalité politi­que, je ne peux pas me permettre d'être vague. » 


À 22 h, si Apolline de Malherbe n'est pas au lit, elle le paie« cash » le lendemain. Exit les sorties culturelles ou les verres de vin entre amis. « J'ai dû y renoncer. Je me rattrape le week-end. Mais j'ai quatre enfants de 6 à 18 ans : même si j'avais des horaires plus souples, je ne sortirais pas beaucoup ! » précise-t-elle en souriant. 


L'intérêt envers le journalisme poli­tique lui viendrait de son grand-père, Armand de Malherbe, « conseiller général et maire pendant plus de quarante ans du village de Marçon, dans la Sarthe ». Elle garde le souve­nir des soirées électorales, « où les victoires étaient fêtées dans les caves des viticulteurs. J'avais 6 ans, j'étais dans un petit coin, mais je trouvais ça génial. » 


Seule journaliste de la famille de Malherbe, plutôt composée d'artis­tes ou de politiciens, elle fait ses pre­miers pas dans une rédaction à... Ouest-France, l'été de ses 19 ans. « J'étais très motivée, j'ai passé mon permis exprès, pour être sûre de pouvoir faire mon stage à la rédac­tion du Mans, dans la Sarthe. » 


Apolline de Malherbe ne pensait pas se retrouver sur le petit écran, elle qui a grandi sans télévision. « La radio, oui, mon grand-père m'en avait offert une pour mes 15 ans. J'écoutais la revue de presse de Pascale Clark. » Pas d'école de jour­nalisme, mais un riche parcours universitaire : khâgne, maîtrise de lettres, Sciences Po, sociologie poli­tique ... « Je voulais connaître le monde. » 

Première femme à la tête d'une matinale

En 2007, elle entre à BFM, « un job d'été comme programmatrice ». À peine un an plus tard, elle part monter de A à Z un studio BFMTV aux États-Unis. Pionnière aussi, lors­qu'elle est en 2020 la première fem­me journaliste seule à la tête d'une matinale. Quelques années plus tard, c'est toujours le cas. « Je suis étonnée de le constater. J'aimerais qu'il y en ait d'autres !


Au sujet de son prédécesseur Jean-Jacques Bourdin, elle ne tarit pas d'éloges. « J'ai toujours admiré chez lui la franchise du propos. » Sans pour autant chercher la compa­raison : « Je n'ai jamais voulu faire du Bourdin. Je n'aurais pas su, de toute façon. Je ne cherche jamais le clash, mais s'il arrive, je ne vais pas me dérober. » 


Son style cash est souvent critiqué par ses détracteurs : agressive, trop sûre d'elle ... ? « Quand on est face à des hommes politiques et des gens très puissants, il faut avoir une for­me de confiance dans sa capacité à tenir le choc, parce que c'est un choc. Chaque matin, ce sont des moments de grande tension.


La journaliste s'est aussi nourrie de son expérience à Washington. Le style des journalistes américains qui manient information et divertisse­ment, à l'instar de George Stephano­poulos, star de Good Morning Ameri­ca, le show matinal d'ABC, l'inspire. « J'aime leur côté hors cadre, où on n'enferme pas un journaliste dans une spécialité. »

 

Le rachat de BFMTV et RMC, en 2024, par le milliardaire propriétaire du groupe CMA CGM Rodolphe Saadé, n'a "pas changé" son quoti­dien. « J'ai commencé sous Alain Weil, puis Patrick Drahi, puis Rodol­phe Saadé : la liberté dont je béné­ficie et mon travail n'ont pas chan­gé » tranche-t-elle en haussant les épaules. Pas plus d'inquiétudes non plus sur la montée de la chaîne con­currente, CNews. « Jusqu'à 9 h, j'ai l'honneur d'être première chaine de France tous les jours. » 


Si elle « adore travailler en direct », la journaliste se frotte désormais éga­lement au documentaire. Depuis mi-janvier, elle a lancé sur RMC Story son émission Apolfine chez vous - diffusée de manière événementielle le samedi - où elle se rend chez des auditeurs marquants de sa matinale de RMC. Un nouvel exercice pour Apolline de Malherbe. « Constam­ment s'améliorer » lui tient à cœur. « Depuis dix ans, j'ai gagné en vigueur, en confiance en moi. Mais j'espère que j'ai gardé la même spontanéité. »

 

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Par Elvire Simon.

Publié le 12 février 2025

Ses dates clés

1980. Naissance à Paris, le 21 mars.

2007. Programmatrice à BFM Radio.

2008. Correspondante de BFMTV à Washington (États-Unis), jusqu'en 2011. Elle y couvre l'élection de Barack Obama et l'affaire DSK.

2020. Présentatrice d'Apolline Matin de 6 h à 8 h 30 sur RMC, en rempla­cement de Bourdin Direct. 
2022. Elle reprend également l'inter­view politique de 8 h 30, après l'évic­tion de Jean-Jacques Bourdin.

2025. Lancement d'Apolline de 9 à 10 sur BFMTV et d'Apolline chez vous sur RMC Story. 

Une nouvelle émission

Apolline de 9 à 10 n'est pas un maga­zine, « mais une quotidienne ancrée dans l'actualité du jour ». Sur le pla­teau, la journaliste est entourée de chroniqueurs et d'éditorialistes com­me Laurent Neumann et Emmanuel Lechypre. « Je ne veux avoir autour de moi que des gens qui sont à la fois très compétents dans leur domaine, dont la parole est solide, et qui sont aussi très sympas et avec qui je pourrais partir en ran­donnée ! » Objectif de cette tranche : « Proposer un autre rythme que la matinale de 6 h. Le coup de chaud est passé, on s'autorise un peu plus à vivre et à prendre de la liberté dans le ton. »

Son rapport à l'Ouest 

Si Apolline de Malherbe est née et a grandi à Paris, elle garde un attache­ment fort à la Sarthe, d'où est origi­naire sa famille paternelle. « J'y vais régulièrement. C'est de là que je me sens. » Son père Guy de Malherbe, peintre, et sa mère Marie-Hélène de La Forest Divonne, galeriste, sont propriétaires depuis une dizaine d'années du château de Poncé-sur­ie-Loir (Sarthe). Parmi les lointains aïeux de la journaliste, le poète Fran­çois de Malherbe, l'un des réforma­teurs de la langue française. Apolline de Malherbe a également été nom­mée « chevalière de la Puette et du Franc-Pinot », une confrérie de viticul­teurs de l'AOP Jasnières, dans le Sud-Sarthe.