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Province Courses 24h au trot : "Prix Comte Pierre de Montesson, en guise d'hommage et de reconnaissance"
Le Critérium des Jeunes (Groupe 1) est aussi, depuis 2016, le Prix Comte Pierre de Montesson, ainsi dédié à la mémoire de l’un des plus grands propriétaires-éleveurs du vingtième siècle, au trot comme au galop, et à un novateur président de la Société du Cheval Français. Pierre de Montesson et son épouse, Anne, qui l’accompagna au plus près lors de leur aventure commune dans le monde du cheval, ne sont plus, aujourd’hui, mais leur empreinte demeure, car leur élevage continue, jusque dans ses multiples ramifications extra-muros.
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©Aprh
Il faisait comme s’imposer de rendre hommage au comte Pierre de Montesson à travers le Critérium des Jeunes, une compétition où ses couleurs –casaque bleu azur, toque orange, selon l’appellation originelle–, choisies en référence au blason familial, ont brillé à cinq reprises, s’illustrant de la victoire de Toscan (Kerjacques), en 1966, à celle de Notre Aiglon (Aigle Noir), en 1982, en passant par celles d’Ulysse Mab (Ferrante M), ex aequo avec Urcet, en 1967, de Kaïd du Bignon (Paléo), en 1979, et de Malice Bleue (Beau Ludois L), en 1981. De la sorte, Pierre de Montesson est le propriétaire le plus titré dans la course qui porte désormais son nom, damant le pion, pour un point, à Philippe Allaire, pourtant omniprésent dans ce registre, lauréat avec Ready Cash (Indy de Vive), en 2008, avec Sanawa (Jeanbat du Vivier), en 2009, avec Just A Gigolo (Boccador de Simm), en 2022, et avec Koctel du Dain (Boccador de Simm), en 2023 (N.D.L.R. : sans compter son succès d’entraîneur avec le représentant de son épouse, Django Riff, fils de Ready Cash, en 2016). Autre trait d’union entre Pierre de Montesson et Philippe Allaire : Pierre-Désiré, le père de ce dernier, qui fut l’associé du comte, sur le susnommé champion, Toscan, et sur son homologue, Une de Mai, l’ensemble aux soins des frères Gougeon, Jean-René et Michel-Marcel, à l’entraînement et au sulky.
Au galop, puis au trot
On ne le sait pas forcément, mais Pierre de Montesson fut d’abord éleveur au galop, une discipline dans laquelle il continua de s’impliquer par la suite, parallèlement à celle du trot. S’il eut, en plat, un cheval de la trempe d’Hokkaido, qui fut deuxième d’un Grand Prix de Saint-Cloud (Groupe 1), c’est surtout en obstacle que s’épanouit sa réussite dans les rangs des pur-sang, marquée par cinq succès dans le Grand Steeple-Chase de Paris (Groupe 1), par l’entremise des cracks Katko (x3) et Kotkijet (x2), tous deux issus de la matrone Kotkie. Aujourd’hui encore, la souche « Montesson » fait référence en obstacle, continuée qu’elle est non seulement au sein du haras maison, aux Coudraies, non loin d’Argentan, dans l’Orne, par les héritiers du comte et de la comtesse, mais de toutes parts, tant elle a essaimé sous le label devenu fameux de la lettre « K ».
La preuve en est d'un élevage vivant et dynamique
Au trot, la continuité est pareillement de mise et assurée en famille. Cependant, comme au galop, elle diffuse, se répandant en tous sens. Ainsi les Echo 1’11’’, Niky 1’10’’, Prince d’Espace 1’11’’, Rocklyn 1’11’’ et autres Uniclove 1’10’’ furent-ils, il y a peu, ou sont-ils, présentement, des étalons influents, tous frappés du sceau Montesson, sinon, même, élevés aux Coudraies. Les années récentes font, en outre, état de plusieurs gagnants classiques issus des plus grandes familles maternelles du Haras des Coudraies, tels les Darling de Reux 1’11’’ (Critérium des 4 Ans 2018), Eugénito du Noyer 1’10’’ (Critérium des 5 Ans 2019) et Jéroboam d’Erable 1’10’’ m. (Prix de Normandie 2024), sans oublier In the Money 1’11’’, lauréat de l’édition 2021 du Prix… Comte Pierre de Montesson. Sans prétendre à l’exhaustivité, la preuve en est d’un élevage vivant et dynamique. Du reste, vers la fin de sa vie, les couleurs de Pierre de Montesson renouèrent, après une pause, avec les victoires de prestige sur la cendrée parisienne, grâce à Quarla 1’11’’ et, plus encore, à Utoky 1’11’’ m., vainqueur des Prix de Vincennes (Groupe 1), en 2011, et du Président de la République (Groupe 1), en 2012, soit trois ans avant la disparition de son propriétaire-éleveur, survenue dans sa quatre-vingt-dix- septième année, au lendemain d’un dernier succès, au trot, avec un certain Beau Nectar, et quelque huit jours après un ultime titre de Groupe 1, à Auteuil, avec sa championne du moment, Kotkikova.
De réelles affinités
Non seulement la casaque du comte de Montesson a été régulièrement à l’honneur dans le Critérium des Jeunes, mais les étalons frappés du sceau maison s’y sont similairement distingués. Ainsi les Beau Ludois L, père de Malice Bleue, lauréate de l’édition 1981, Dianthus, auteur de Ruanito d’Arc, le gagnant de 1986, Tarass Boulba, d’où Ever Jet, vainqueur en 1995, et autres Jardy, géniteur de Vanika du Ruel, souveraine en 2012, étaient-ils, pour la plupart, en course, des représentants de la casaque bleu ciel, toque orange, ou, du moins, provenaient du Haras des Coudraies. Comme quoi, il y a de réelles affinités entre cette compétition et la griffe Montesson.
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À Auteuil avec Bernard Secly et Dominique Vincent. ©Aprh
Au-delà de l'éleveur et du propriétaire, l'institutionnel
Au-delà de son propre élevage, Pierre de Montesson a joué un rôle très important au sein de l’Institution. Entré au comité de ce que l’on appelait, à l’époque, la S.E.C.F. –mère de la S.E.T.F. d’aujourd’hui–, en 1967, il en a assuré la présidence de 1986 à 1994. Pendant cette période, on lui doit, entre autres, l’ouverture, ponctuelle, du stud-book trotteur français au sang américain –via la validation, avec le concours des Haras Nationaux, de l’importation de Workaholic ou bien de Mickey Viking, l’ancêtre de Ready Cash, mais aussi l’envoi d’un certain nombre de poulinières françaises à la saillie aux États-Unis, d’où l’explosion que l’on sait, se ressentant jusqu’à aujourd’hui–, la rénovation de l’hippodrome de Vincennes, spécialement la refonte de sa piste, rayonnement européen et records de vitesse en puissance à la clef, et, en matière de communication, la reprise de l’organe de presse du secteur privé « Trot Informations », qui deviendra « Trot Infos », puis « 360 » et, dorénavant, « 24H Au Trot Le Mag », toujours dans le même esprit, quatre décennies plus tard, de servir la cause de nos courses et de notre élevage. Visionnaire, décidément, Pierre de Montesson, dans son intérêt particulier, comme dans l’intérêt général.
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Utoky, le dernier classique Montesson. ©Scoopdyga
Flash-back
Le Critérium des Jeunes trouve son origine en 1949. Il s’agit alors du Critérium des 2 Ans, créé cette année-là et qui se court au mois de décembre. Quelques années plus tard, en 1955, ce championnat des jeunes chevaux est déplacé au mois de février de leurs 3 ans et devient, officiellement, le Critérium des Jeunes. Index (Quiroga II) en est le premier vainqueur. Etalon, il n’effectuera qu’une seule saison de monte, mais restera dans les annales comme étant le père de mère du reproducteur de tête, Chambon P (Kerjacques), lui-même lauréat de l’épreuve en 1971. Le Critérium des Jeunes s’est longtemps disputé sur la courte distance de la grande piste de l’hippodrome de Vincennes –y compris, parfois, en de rares occasions, avec départ à l’autostart–, mais, depuis 1995, et la victoire d’Ever Jet (Tarass Boulba), c’est le tracé long des 2.700 mètres qui est proposé. Le tenant du titre en est la pouliche La Joyeuse Wicz et le chrono record appartient à Koctel du Dain vainqueur en 2023 en 1'12''9.
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©Scoopdyga
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Publié le 14 février 2025